Sur de grandes surfaces cultivées, la rotation des cultures évite d’épuiser le sol et de propager des maladies. Mais si vous avez un petit potager, il n’est pas nécessaire de l’appliquer strictement.
Pourquoi pratiquer la rotation des cultures ?
La rotation des cultures consiste à ne jamais cultiver plusieurs années de suite la même espèce ou même famille de plante au même endroit au potager.
En effet, les légumes n’ont pas tous les mêmes besoins nutritifs. Certains sont gourmands en azote, d’autres en potasse, en phosphore…
Les cultiver au même endroit appauvrit progressivement le sol en certains éléments, et ceci sur une profondeur constante, au détriment de la génération suivante. Les rendements sont alors plus en plus faibles.
Par ailleurs, pratiquer cette rotation évite que des parasites ou des maladies spécifiques à un type de plante perdurent au jardin.
Mise en oeuvre
Concrètement, cela consiste à diviser le potager en quatre parcelles égales. Chaque parcelle accueillera successivement (tous les ans) un groupe de légumes ayant des besoins culturaux semblables.
Chaque groupe de légumes retrouvera alors le même emplacement au bout de 4 ans. C’est la durée normalement suffisante pour que le sol se régénère.
Exemple de rotation par type de légumes :
La parcelle n°1 reçoit des légumes-racines (carottes, radis, céleris, betteraves), la n°2 des légumes-fruits (aubergines, melons, courgettes, tomates), la n°3 des légumes-graines (lentilles, pois, fèves, haricots…) et la n°4 des légumes-feuilles (choux, salades, poireaux, brocolis).
Et l’année d’après, vous tournez ! Les légumes-racines seront cultivés sur la parcelle n°2, les légumes-fruits sur la n°3, les légumes-graines sur la n°4 et les légumes-feuilles sur la n°1.
La rotation peut aussi s’effectuer par famille botanique ou selon les besoins en fertilité du sol.
Les légumes-vivaces (asperges, artichauts), quant à eux, ne sont pas concernés par la rotation des cultures.
Pratiquer la rotation des cultures demande une organisation complexe, surtout si en plus, vous tenez compte des associations favorables entre légumes !
Cette technique reste cependant indispensable pour les agriculteurs ou les maraîchers qui ont de grandes surfaces avec des parties monocultures et qui appliquent des méthodes d’agriculture intensive.
En pratique pour son potager
Si vous avez un petit potager avec de nombreux légumes différents, pratiquer la rotation des cultures peut s’avérer très difficile voire impossible !
Ne vous inquiétez pas, même si vous ne la pratiquez pas rigoureusement le sol ne s’épuisera pas d’un seul coup d’une année sur l’autre.
La forêt (ou tout espace naturel) ne pratique pas la rotation de cultures. Son principe est basé sur la diversité de plantes et l’apport d’humus au sol. Imitez ce principe et tout se passera bien.
Tous les ans, faites un apport de matières organiques (fumier ou compost bien décomposé) pour entretenir la fertilité du sol. Pensez aussi aux engrais verts et à la jachère (où vous pouvez faire pousser une succession d’engrais verts).
Avant la plantation de légumes-fruits, ajoutez du compost. Ces légumes sont en effet très gourmands en éléments nutritifs.
Sinon, si vous ne constatez aucune maladie grave, appliquez cette règle : remplacer un légume-feuille par un légume-racine et vice et versa.
Faites comme vous le souhaitez pour les légumes-fruits et les légumes-graines.
Tenez un cahier de jardin pour éviter de replanter le même légume au même endroit.
Bien évidement, si une plante est très malade une année, ne remettez pas la même au même endroit l’année d’après, mais ça c’est une question de bon sens.