Déborah a sauvé mon jardin !

Pierre, qui habite à Saint-Priest (69), prête son jardin à Déborah. Ensemble, ils cultivent un potager et partagent les récoltes, mais aussi des conseils et diverses expériences de jardinage !

Nous les avons interrogés sur cette aventure potagère qui s’est transformée en belle amitié.

Pierre, pouvez-vous nous expliquer comment ce partage de jardin a démarré ?

J’ai toujours jardiné, et ce depuis mon plus jeune âge. Mon père était maraîcher et cultivait un terrain de près de 5000 m2. Je faisais le jardin avec lui et l’accompagnais au marché pour vendre ses productions.

A son décès, j’ai récupéré une partie de ce grand jardin qui bénéficie d’une terre maraîchère de très bonne qualité. J’y ai toujours cultivé un potager, sur une surface de 700 m2 environ. Le reste du terrain est de la pelouse. Il y a des érables, des rosiers, des petits fruitiers comme des framboisiers et des groseilliers. J’ai aussi une petite serre qui me permet de faire mes propres semis.

Suite à des problèmes de santé, et à mon grand regret, j’ai sérieusement pensé à arrêter de jardiner car cela devenait trop difficile pour moi physiquement.

C’est à ce moment-là que j’ai entendu parler du site de co-jardinage Savez-vous Planter Chez Nous à la radio.

J’ai aussitôt déposé une annonce et Déborah m’a contacté presque immédiatement. Cela était au mois d’avril, en début de saison. 

Ce concept de co-jardinage a clairement sauvé mon jardin car l’aide de Déborah m’a apporté l’énergie physique qui me faisait défaut !

Et pour vous Déborah, comment cela a commencé ?

J’habite en appartement et possède un jardin, mais il est difficile pour moi de faire pousser des légumes car il y a beaucoup de vis-à-vis. 

L’idéal pour moi était de disposer d’un espace de verdure au calme, à l’abri des regards. 

J’avais aussi besoin d’être accompagnée car je débutais.

C’est grâce à un article dans la presse que j’ai connu le site. Je m’y suis rendue et j’ai vu l’annonce de Pierre. Il indiquait qu’il cherchait une personne pour l’aider à cultiver son potager. 

Il se trouve que j’habite à deux pas de chez lui ! Je m’y rends d’ailleurs très facilement en vélo. C’est une véritable aubaine, car prendre la voiture aurait pu être un frein pour moi.

Avant de lire cet article, je ne savais pas que le partage de jardin existait. J’ai trouvé ça génial.

D’autant plus qu’à l’époque, j’étais dans une situation professionnelle compliquée. Ce jardin m’a donné une bulle d’air inespérée. Je pense que cela m’a peut-être sauvé d’un burn-out

Jardiner est une activité physique excellente pour le moral et on a la satisfaction de manger ses propres légumes. Et bien sûr, le lien social que crée ce concept est essentiel. Discuter et échanger avec Pierre m’a fait le plus grand bien.

Je suis maintenant accroc au jardinage, je fais souvent des formations et des stages en permaculture. 

Je suis également parfois volontaire sur des projets d’agro-foresterie ou de fermes permaculturelles.  

Comment se passe votre cojardinage ?

Pierre : Après avoir échangé par téléphone, Déborah est venue sur place. Elle a commencé à jardiner presque aussitôt !

J’avais déjà des outils (motobineuse, serfouette, pioche, croc, râteau) dont certains appartenaient à mon père. 

Déborah, qui débutait le jardinage, a pu faire ses propres expériences de culture. Elle m’a d’ailleurs fait découvrir des techniques de jardinage naturel et de permaculture que je ne connaissais pas. Elle regorge d’idées pour faire vivre le jardin ! 

Déborah : C’est un vrai échange de connaissances. Je partage avec Pierre ma vision du jardin et lui, me partage également son expérience. Il m’a par exemple appris comment et quand faire les semis, comment repiquer les plants, en prendre soin, et comment être presque auto-suffisant au jardin.

Pierre : On pratique un jardin naturel, sans produits chimiques. Il y a plusieurs tas de compost au jardin qu’on laisse vieillir plusieurs années. Je broie les branches des arbres du terrain pour les utiliser comme paillage. On se sert aussi de paille bio, de tonte de pelouse. On récupère également l’eau de pluie.

En ce moment, on attrape les limaces pour les donner aux poules du voisin qui a un poulailler !

Déborah : Je travaille à plein temps mais je viens aussi souvent que possible. Pierre m’a laissé une clé.

Cette année, on a planté des aubergines, beaucoup de tomates, des melons, des poivrons, des courgettes, des haricots verts, des betteraves, du céleri rave, des choux kale, des carottes, des courges, de la salade, des choux chinois, des topinambours, des pommes de terre, des fraises, de la rhubarbe, des radis…

On a aussi un carré d’aromatiques avec du romarin, de la sauge, de la menthe, de l’oseille, de la verveine citron. On partage naturellement les récoltes !